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Le Rêve du Dragon
Histoire de Herensuge, Le Babau et U Basgialiscu

Francette Orsoni
Spectacle écrit et conté par 
Koldo Amestoy (Pays Basque) 
Gérard Jacquet (Catalogne) 
Francette Orsoni (Corse)

Ecriture du Chant « Heren olerkia » : Itxaro Borda

Chants et musiques sur scène avec : Pantxix Bidart et Mixel Ducau

Date et lieu de la création
Vendredi 10 mai 2002 à Ciboure (Pays Basque - 64)


Spectacle coproduit par le Festival des 3 Cultures à Ciboure et les associationsDariola, Misto Musica, Filu di Memoria.

Avec l'aimable collaboration du Théâtre du Conte « La Baleine qui dit vagues » à Marseille 
Aux dernières nouvelles- Itxaro Borda a écrit et envoyé à Koldo le texte du Chant: a Heren Olerkia » en huit magnifiques strophes,
- Dès cette semaine, Pantxix et Mixel se penchent sur cette oeuvre,
- Fin janvier, une première séance de travail Koldo + musiciens-chanteurs à Bayonne,
- De leur côté, de fin janvier au 20 février : Gérard et Francette, préparent leurs contes et leurs chants, adaptent dans leur langue une strophe ou deux de " Heren olerkia » traduite par Itxaro elle-même, et, Koldo fait de même chez lui,
- Les 22 au soir et 23 février, les trois conteurs se retrouvent à Marseille pour répéter et préparer un découpage des chants et massiques.
- Fin février, Koldo fait le point-retour avec Pantxix et Mixel,
- Si nécessaire, nouvelle rencontre conte et musique entre les trois basques, courant mars-avril,
- Répétition générale  contes, chants et musiques » à Ciboure, le jeudi 09 mai 2002
Nous ne savons pas encore, si nous proposerons à Babet Botallico de chanter durant le spectacle en complicité » avec Francette,
- En revanche, la fin de l'histoire du a Rêve du Dragon » pourrait permettre un petit final-boeuf chant-musique avec les artistes présents sur scène et dans la salle (en appel pour le lendemain ?!...) si les organisateurs le désirent, sinon nous ferons un final surprise à notre manière... (cette solution étant plus propre et nette pour terminer notre travail, mais...)
- Durée du spectacle : (contes, chants et musiques tout compris) lh30 environ.


Gérard Jacquet



Koldo Amestoy

photo JC Broca

Mixel Ducau
HEREN OLERKIA
Heren mendien zurkaitza heren suge sukarra
Dela diote batzuek.
Oilarrak behin ustekabean arraultza errun 
Zuela diote batzuk.
Leize hegian, zaldi begian, mugi lehian
Gertatu zela diote.
Suge baldarra, bular ederren esne indarra
Edan eta handitu zen.   
Zer edo nor zen jakin gabean, ase ezinez 
Loditu zela diote.
Aita artzaina, ama eztia, milaka ardi 
Jan zituen ahamenka.
Kloskoa klika zezakeen bi klaska ozenez:
Hori diote batzuek.
Suge baldarra, kaikua bete odol epela
Hurrup eta dragoitu zen. 
Artzain hilaren seme gaztea lerdena zela
Diote oraino batzuk.
Labe zen lurra, kiskail egurra, sutan elurra:
Hala diote behintzat.
Sorbalda galdez, semeak eman ziola salda
Diote azkar bakarrek.
Suge baldarra, ikatza erre bezain iluna
Irents eta airatu zen.
Orroak oihar, entzun zen gero, lagunei deika:
Non dira dragoiak oro?
Ahantzi zuen denak sabelkoi zituela jaz,
Hala diote bederen.
Hil nahi zuen. Damurik gabe. Hil nahi zuten.
Erraten dute jadanik.
Suge baldarra, hegalda batez eki argira 
Hurbil eta itsutu zen.

Hautsi zelarik, hautsi-mautsika, errautsi zela
Gora diote batzuek.
Ingurukari zeruan zehar erori baitzen
Irriz ari ziren haiek.
Ibai gazien azal zuriak ikara zeuden
Hitza eskas zitzaiela.
Suge handia, talo antzera, mila pusketan
Hedatu eta mendi zen.
Ama untzitan itsaso biak muga zituen:
Ez zena hori egia?
Herensugea hats eta bizkar hezur plegatu
Zela kontatzen da beti.
Buztana hemen, mihia hantxe, eta so beltza
Dena lur zela diote.
Suge Handiren larru baldarraz mundu osoa  
Hazi eta bizitzen zen.
Harpeak eta bortu mazelak, itzal argiak
Eta pentoka garratzak,
Ikusten dira gaur egunean gure mendien
Altzoetan ibiltzean.
Altzai aldean urmel zuloa  kausitzen dela 
Diote bakar batzuek.
Artzain isilak erran lezake sugea bertan  
Sortzen eta hantzen dela.
Are gehiago, erran lezake, artzain isilak
Uzten balitz mintzatzera.
Oilarrak berriz ustekabean arraultza errun
Duela atzo goizean.
Leize hegian, zaldi begian, mugi lehian
Gertatu dela lerrake.  
Suge baldarra, bular ederren esne indarra
Edanik handitzen balitz?
Itxaro BORDA
Koldo Ameztoientzat,
	Azkenean?
	Besarkada bat.
POEME DRAGON
Certains disent que de cette montagne le fiévreux dragon
En est colonne vertébrale.  
D'autres disent encor qu'un beau jour le coq pondit un gros oeuf
Presque par inadvertance.
Cela s'est produit disent-ils aussi au bord du ce gouffre,
Sous l'oeil du cheval impatient.
Après avoir bu le lait fortifiant de ces seins si doux,
Le serpent malin devint grand.
Ne sachant qui ou ni ce qu'il était, ils disent en effet
Qu'étant insatiable il grossit.
Une seule bouchée suffit à manger son père berger 
Et sa mère et ses gras moutons.
En deux claquements de dents ils disaient qu'il pouvait ainsi
Engloutir un trou d'eau profond.
Après avoir bu le seau plein de sang tiède, le serpent
Malin devint un grand dragon.
Certains disent que le plus jeune fils du berger tué
Paraissait habile et futé.
La terre était four, le bois calciné et la neige en feu :
C'est cela qui est raconté.
Le fils du berger offrit au dragon la soupe maudite 
En échange de sa protection.
Après avoir bu le charbon liquide, brûlant de noirceur
Le serpent malin s'envola.
Puis on l'entendit appeler à l'aide ses amis d'antan :
Mais où sont les autres dragons ?
Il avait omis qu'il les avait tous au fond de son ventre,
Certains osent enfin le dire.
Il voulait mourir. Sans regret. Ils voulaient le tuer.
Ils vont l'admettre désormais ;
Le serpent malin, dans un vol concave se rapprocha du 
Soleil brillant et s'aveugla.

Certains disent haut que lorsqu'il tomba il se fit poussière,
Bric à brac menu sur la terre.
Ils riaient à gorges déployées quand ils virent descendre du
Ciel le pauvre dragon disloqué.
La parole manquait tandis que des fleuves anémiques les eaux
Blafardes tremblaient aussi de peur.
Le serpent alors comme une crèpe en deux mille morceaux
S'affala et devint montagne.
Matrices nostalgiques, les mers s'unirent là selon ses limites:
N'était-ce pas la vérité, ça ?
On raconte partout que le dragon se déchira en souffles,
Vertèbres géantes et ossements.
La queue par ici, la langue par là et les yeux pleins de boue,
Disent-ils en le regardant.
Grâce à la peau du serpent si malin le monde en entier
Profitait et se nourrissait.
En marchant au creux des vallées humides de nos monts perdus
On voit parfois, on voit toujours
Des  pentes terribles, des zones dans l'ombre et de la lumière,
Des grottes, des flancs et des crêtes.
Certains disent que du côté d'Altzai on contourne un trou
D'eau d'une immobilité glauque.
Le berger silence pourrait dire c'est sûr qu'à cet endroit sombre
Le serpent naquit et grandit.
Il pourrait aussi, dire encore plus, le berger silence, 
Si on l'invitait à parler :
Le coq à nouveau par inadvertance a pondu un gros 
Oeuf hier matin, bizarre.
Il pourrait dire que cela s'est produit au rebord du gouffre,
Sous l'oeil du cheval impatient.
Et si demain le serpent à force de sucer ces beaux seins
Devenait tout d'un coup trop grand ?
Itxaro BORDA